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École de Cavalerie à Tarbes 1940-1942

3 avril 2014

L’ÉCOLE de CAVALERIE de SAUMUR à Nohic, puis à

SAUMUR insigne

12 RCA

 

 

 

 

 

 

L’ÉCOLE de CAVALERIE de SAUMUR

à Nohic, puis à Tarbes 1940 – 1942

Creuset de formation de plusieurs Officiers du 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique.

 

 

Après les héroïques Combats sur la Loire et la défaite des Cadets de Saumur le 22 juin 1940, jour où l’Armistice est signé, tous les combattants rescapés sont faits prisonniers et internés dans l’enceinte de l’École de Cavalerie à Saumur, puis, après un long et fatiguant déplacement, sont rassemblés dans le parc du château de Chavigny à Lerné (Indre-et-Loire).

 

armistice LE MATIN

Les Statuts de cet Armistice, signé à Rethondes en forêt de Compiègne, ce même 22 juin, entre le Général Charles HUNTZIGER, représentant la France et le Général allemand Wilhelm KEITEL, Chef du Haut Commandement de la Wehrmacht, prévoient, notamment l’article IV :

« Les forces françaises sur terre, sur mer et dans les airs devront être démobilisées et  désarmées dans un délai encore à déterminer. Sont exemptes de cette obligation les troupes nécessaires au maintien, de l’ordre intérieur. Leurs effectifs et leurs armes seront déterminés par l’Allemagne ou par l’Italie respectivement.

Les forces armées françaises stationnées dans les régions occupées par l’Allemagne devront être rapidement ramenées sur le territoire non occupé et seront démobilisées. Avant d’être ramenées en territoire non occupé, ces troupes déposeront leurs armes et leur matériel aux endroits où elles se trouvent au moment de l’entrée en vigueur de la présente convention. Elles seront responsables de la remise régulière du matériel et des armes susmentionnées aux troupes allemandes.»

Et l’article VI :

« Les armes, munitions et matériels de guerre de toute espèce restant en territoire français non occupé-dans la mesure où ceux-ci n’auront pas été laissés à la disposition du Gouvernement français pour l’armement des unités françaises autorisées-devront être entreposées ou mises en sécurité sous contrôle allemand ou italien respectivement. Le Haut-Commandement allemand se réserve le droit d’ordonner à cet effet toutes les mesures nécessaires pour empêcher l’usage abusif de ce matériel. La fabrication de nouveau matériel de guerre en territoire non occupé devra cesser immédiatement. »

Suivant ces Statuts et grâce à l’intervention du Général-major Kurt FELDT, Commandant la 1ère Division de Cavalerie allemande, qui se montre compréhensif et qui considère que l’École de Cavalerie est un établissement de perfectionnement militaire et non une Unité combattante. Par mesure de clémence, ils sont libérés. Le Général FELDT leur donne 48 heures pour franchir la ligne de démarcation et passer en zone non occupée, car il va être remplacé.

 

effectifs

 

Selon ces accords de l’Armistice, 22.000 Officiers sont dégagés des effectifs de l’Armée pour n’en conserver que moins de 8.000. L’Armée Française ne doit comporter qu’un total de 100.000 hommes à vocation de maintien de l’ordre en zone non occupée. Les débris de matériels, vieux canons de 75, véhicules disparates brisés, chars sabotés etc.…sont déposés dans des parcs en Dordogne contrôlés par l’occupant. Les dix Régiments de Cavalerie de l’Armée de l’Armistice ne sont plus équipés officiellement que de vélos, de quelques motos, d’automitrailleuses Panhard auxquelles on a retiré la tourelle et le canon de 37,5 mm, et de quelques voitures de liaison !

Le 4 juillet 1940, à 10 heures 15, par grande chaleur, une longue colonne formée de 2000 Cadets, fantassins de Saint-Maixent, Anciens Enfants de Troupe, éléments du 1er Régiment de Dragons, qui ont participé aux combats, quitte Lerné et se dirige vers la zone libre en passant par l’Ile Bouchard et Manthelan. Le 6 juillet, après avoir marché pendant 80 km, cette colonne conduite par le Chef d’Escadrons LAUNEY et les Capitaines de la PORTE et de BEAUMONT franchit la ligne de démarcation située à proximité de Loches (Indre-et-Loire), en chantant à tue-tête « La Madelon » en franchissant la barrière du poste de garde allemand, salué par le Lieutenant allemand qui le commande!

Enfin, quelques jours plus tard, elle arrive à Nohic (Tarn-et-Garonne), village de 500 habitants, situé à 18 kms au Sud-Est de Montauban, bientôt rejoint par le Lieutenant-colonel Auguste de LAISSARDIERE, prestigieux écuyer, et les chevaux rescapés de cette longue marche, où les attend le Colonel MICHON, Commandant de l’École, qui devient pour un temps « École d’Application de Cavalerie ». Les différents Services, en cours de réinstallation, sont logés chez l’habitant dans plusieurs hameaux très proches de Nohic : Orgueil, Varennes etc…

Rejoignent également, quelques hommes des Corps Francs du Capitaine de NEUCHEZE.

 

 GRIBIUS NS 7

À Nohic, rassemblement 3 fois par jour.

Elle est alors encadrée par 11 Officiers d’Active et 50 de Réserve, la plupart libérables prochainement. Il y a, d’autre part, 190 Élèves Aspirants qui passeront l’examen de fin de cours la deuxième quinzaine d’Août. L'instruction, bon enfant, est réalisée, entre autres, par les Lieutenants PERIN, de FAVITSKY et de PARCEVAUX. Un tiers de la promotion sera nommé Aspirant, les deux autres tiers seront Maréchaux des logis ou Brigadiers-chefs.

 

Colonel MICHON Saumur

                                                                                                        Colonel Charles MICHON

Le 1er Août 1940, le Colonel Charles MICHON, très ému, malade (il décédera le 26 octobre 1940 d'une embolie pulmonaire), fait ses adieux au cours d’une Prise d’Armes à Nohic, devant les troupes, les enfants des écoles et les habitants de Nohic et d'Orgueil réunis :

« Mes Officiers, Mes gradés, Mes Elèves, Mes Enfants de Troupe, Il y a deux mois et demi, vous receviez de moi l’ordre le plus dur qu’un homme puisse donner à d’autres hommes, celui de « tenir et de vous sacrifier ». Je comptais sur vous, et vous m’avez obéi.

Aujourd’hui, alors que, pour quelques minutes seulement, je suis encore votre chef, j’entends user de ma dernière prérogative pour vous donner un dernier ordre : « Tant que la France blessée et mutilée n’aura pas repris sa place dans le monde, vous tiendrez et vous vous sacrifierez …».

300 Citations sont ensuite attribuées aux plus méritants des combattants.

Colonel MICHON 5

3 Septembre 1940 à Nohic. Dernière photo du Colonel MICHON en uniforme.

 

Colonel MICHON 2

Colonel MICHON 4

Le Général MARTEAU entouré des Colonels MICHON et de BELLEFON

 

Colonel MICHON 3

3 septembre 1940 à Nohic

Photos Collection P. MICHON

Le 3 septembre 1940, au cours d'une Prise d'Armes à Nohic, le Général de Division André MARTEAU remet la Croix de Guerre à l'Étendard de l'École de Cavalerie de Saumur, puis prononce la Prise de Commandement de l'École par le Colonel Henri MÉRIC de BELLEFON.

 
                                                   

Général Robert Petiet 1880-1967

 Général Robert PETIET

Suivant les ordres du Haut-Commandement français, le Général de Division Robert PETIET (1880-1967), nouvel Inspecteur de la Cavalerie, reçoit la mission de réorganiser la Cavalerie, par de nouvelles méthodes d'instruction, créer un nouveau modèle d'Officier. Il sélectionne les Officiers de l’Arme, fait dresser des listes de ceux qui ont prouvé leur valeur militaire pendant les Campagnes du printemps 1940, et dans la perspective d’une reprise, lorsque les circonstances le permettraient, des hostilités contre l’occupant, il les fait affecter notamment à l’École de Cavalerie. A cet effet, il nomme le Colonel Henri MERIC de BELLEFON, ancien Chef de Corps du 1er Régiment de Dragons Portés : Commandant de « l’École de Cavalerie, du Train et de la Garde ». Le Lieutenant-colonel d’ARODES de PEYRIAGUE en devient le Commandant en Second.

Le 11 Septembre 1940, par camions, l’École déménage de Nohic pour aller s’installer au Quartier Soult à Tarbes. Disposant là de bâtiments plus vastes, d’un terrain de manœuvres, elle va pouvoir fonctionner avec plus d’aisance et d’efficacité. Le Cadre Noir, sous la direction du Commandant AUBLET, occupera le Manège et un bâtiment.  

Tarbes Quartier Soult

  Quartier « Soult » à Tarbes

Le Colonel MÉRIC de BELLEFON choisit des instructeurs dont il connaît personnellement les qualités. Ils sont « camouflés » en « civil », en « congé d’armistice », qui ne comptent pas dans les effectifs officiels de l’Armée, afin de tromper la vigilance de Vichy et des Allemands qui ont cette école à l’œil et qui viennent fréquemment inspecter les lieux. Tous ces Officiers instructeurs sont animés d’une même foi, la volonté de se battre avec un seul but, la libération de la France et le relèvement de leur Pays. Ils mettent toute leur énergie à vouloir récupérer, mettre en lieu sûr et entrainer les futurs cadres de notre Armée, à leur donner une mentalité de vainqueur ! Ils s’obligent également à rechercher, clandestinement, des endroits sûrs dans la nature environnante, carrières, grottes, souterrains, voire chez des civils volontaires, pour y déposer et cacher du matériel soustrait aux Allemands lors de la dissolution des unités au début de l’été de 1940 : Des armes, des camions et autos, des canons de 75 mm longs, des munitions, et même un porte-chars. Il les fait garder et entretenir suivant les directives de l’organisation illégale du C.D.M. « Camouflage du Matériel », pratique répandue à cette époque à tous les échelons de l’Armée, sur les instructions secrètes données dès fin Juin 1940 par les Généraux Maxime WEYGAND,  Ministre de la Défense Nationale, Louis COLSON, Secrétaire d’État à la Guerre, Aubert FRÈRE, Gouverneur Militaire de Lyon, et mises en application par le Commandant Émile MOLLARD.

Cette École doit fonctionner avec des moyens financiers très réduits, pour ne pas dire misérables, alors qu’il est nécessaire d’acheter matériel et matériaux pour équiper les locaux et préparer les exercices ! Y sont notamment affectés comme instructeurs : le Chef de Bataillon Michel MALAGUTI, Fantassin, passé dans l’arme des chars, qui a en charge le cours d’Infanterie, le Capitaine Raymond SÉREAU le cours d'Artillerie, le Capitaine de ROFFIGNAC, celui de l’armement, le Capitaine JOLY-LYAUTEY de COLOMBE en charge des Transmissions. Sont également instructeurs, les Capitaines François d’USSEL, Jean de CLERCK, M. de WARREN, Jean-Louis du TEMPLE de ROUGEMONT et Sixte VIGNON, les Lieutenants Jean de BORT (1), André GRIBIUS (1), M. GUERIN de VAUX et Francis POTTIER .

Tarbes Brigade GRIBIUS

Au centre, le Lieutenant GRIBIUS, instructeur, entouré de quelques Aspirants-élèves en octobre 1940

L’École à Tarbes ouvre ses portes aux élèves le 1er octobre 1940 et reçoit à l’instruction une première Brigade d’É.O.A., anciens Sous-officiers d’active et Officiers de Réserve ayant démissionné de leur grade pour avoir la possibilité de se faire activer.

Devenus Aspirants fin 1939, après seulement 3 mois de cours, au lieu des deux années prévues, ils proviennent des différents Corps de Troupe dans lesquels ils ont tous combattu il y a quelques mois, tous ont la Croix de Guerre, tels les S/Lieutenants : Jean BAILLOU (1), Alfred CANEPA (1), Michel ZAGRODSKI (1), Jean LE DUC (1), Roger RIVES-HENRY (1). Il y a également quelques Cadets de Saumur du Colonel MICHON rescapés des combats sur la Loire.

Tous ces jeunes Officiers, déjà très expérimentés, doivent bien sûr approfondir et entretenir encore leurs connaissances dans certains domaines, mais ils sont là surtout pour contourner les sévères clauses de l’Armistice qui fixe très rigoureusement les effectifs en Officiers de la nouvelle Armée.

Après une solide formation militaire pendant six mois, notamment sur le matériel char et son emploi, tenant compte des enseignements de la dernière campagne de France, d’équitation sous la direction d’écuyers du Cadre Noir, sportive également, l'escrime est pratiquée régulièrement, ces Officiers qui, pour la plupart, après avoir traversé l’Espagne et rejoint l’Afrique du Nord, formeront bientôt l’ossature des première, deuxième et cinquième Divisions Blindées, libératrices de la France.

Pour réaliser l’instruction, l’École dispose de 4 auto-mitrailleuses Panhard et Renault, de side-cars, de 20 motos, de 13 voitures Laffly et de 200 bicyclettes...d’autre part, il y a deux châssis de char Hotchkiss et deux de char Somua type S 35.

Des exercices, très fréquents, souvent de nuit, ont lieu sur le terrain militaire du plateau de Ger qui domine la ville de Tarbes. Cela permet en même temps de camoufler les armes interdites. Il règne dans cette école une ambiance de camaraderie, de loyauté et de sérieux, même si l’intendance en pénurie ne suit pas. Quand les estomacs réclament, nombreux sont ceux qui vont compléter au « Restaurant de la Marne » ou au « Repas National ». Fréquemment, Ils sortent aussi du Quartier Soult pour se délasser au bar « Eskualduna » qui se trouve à 100 mètres.

 

12 RCA CANEPA Prise d'armes Tarbes 1

 

12 RCA CANEPA Prise d'Armes 3

 

 12 RCA CANEPA Prise d'armes Tarbes 2

 Le Colonel de BELLEFON présente la Brigade d’élèves Officiers au Général LANGLOIS, Inspecteur de la Cavalerie    

        Collection Famille Canepa

 

À côté des Officiers, il y a également un Peloton d’Anciens Enfants de Troupe (ceux qui ont moins de 18 ans) qui participe également aux manœuvres. Notamment, ces A.E.T. créent et aménagent le stade Bilair, avec toutes ses installations sportives, qui se trouve proche du Quartier.

Le Vendredi 1er Novembre 1940, a lieu un défilé des Cavaliers de l’École, ainsi qu’une revue devant le Monument aux Morts de Tarbes.

Le 14 novembre 1940, suite à l’échec des Britanniques et des Français libres devant Dakar les 23, 24 et 25 Septembre, craignant une nouvelle tentative de débarquement, et grâce aux interventions du Colonel LEYER et du Chef d’Escadrons de BEAUFORT, Officiers d’Etat-major à Vichy, les Allemands autorisent le renforcement de l’Armée de l’Armistice, et notamment la constitution d’une Unité motorisée en A.O.F. Le plus discrètement possible, mois après mois, LEYER et de BEAUFORT procèdent à la mutation systématique en Afrique d’Officiers spécialistes de l’Arme Blindée.

Le 19 décembre 1940, le Lieutenant GRIBIUS, compte tenu de ses aptitudes et de son expérience des chars SOMUA, est affecté au Sénégal pour commander l'Escadron de chars du Groupe Chars-motos de Dakar, le premier Escadron de chars de l’Armée de l’Armistice. 

Remue ménage à l’École le jeudi 27 Février 1941, car une Inspection des Allemands est annoncée. (Il est prévu que les Commissions de Contrôle doivent toujours prévenir de leur passage). Il faut donc, de toute urgence, comme d’habitude dans ces cas là, cacher le porte-chars et d’autres matériels « sensibles » servant à l’instruction.

 

CNE CANEPA 2e rang, 5e partant de gauche

Promotion   Octobre 1940 - Avril 1941

second rang, de droite à gauche: le 5ème, Aspirant CANEPA.

Collection Famille CANEPA

Après un très rude hiver, nouvelle inspection d’une Commission le 4 mars, les derniers A.E.T. , une dizaine, qui n’ont pas encore été affectés dans des Régiments en Syrie ou en AFN, là encore, sont chargés en urgence du camouflage.

Quelques semaines plus tard, les cours du Peloton A.E.T. sont terminés et ces derniers sont ventilés dans différents Régiments stationnés soit en Syrie, soit en Afrique du Nord.

Saumur à Tarbes Prise d'Armes

Le 1er avril 1941, les cours de la Brigade des É.O.A. sont terminés, les élèves sont devenus ou redevenus S/Lieutenants, ils reçoivent leurs affectations et quittent l’École et Tarbes.

Une nouvelle promotion prend le relais début avril.

 

promo Tarbes

Promotion avril 1941-septembre 1941 ou octobre 1941-mars 1942

de bas en haut et de gauche à droite ;

1er rang : BARON LEJEUNE - BRIDOUX - de la BARTHE - Capitaine instructeur - LANGLOIS - de NOBLET d'ANGLURE - de la HARNAIDE

2ème rang : de BOUGLON - DELANNOY - du LAC - de L'ÉTOILE

3ème rang : V ANDENBROUCKE -

4ème rang :

autres É.O.A. de cette promotion : MARTIN - d'ARAN - de MONTGRAND - DERIOT - DUPUIS - d'ANTERROCHE - DABRUYERE - HAENTTKENS.

Collection C.Vandenbroucke

Le 20 juin 1941, pour commémorer le premier anniversaire des combats des Cadets de Saumur, en présence de 5 Généraux, de Monsieur le Préfet, du Conseiller National et ancien sénateur Manuel FOURCADE, des autorités religieuses et de quelques familles de Cadets de Saumur, a lieu, au Quartier Soult, le Salut à l’Étendard de l’École. Ensuite, devant le Monument aux Morts, le Colonel de BELLEFON, Commandant de l’École, dépose une gerbe de fleurs. Puis une messe est célébrée sur le parvis de la cathédrale, où un autel est dressé, elle est accompagnée d’une chorale et des trompettes de Cavalerie.

Le 4 octobre 1941, le Maréchal Philippe PÉTAIN déclare à Nantes : " L'École de Cavalerie reviendra à Saumur".

Pendant son temps de Commandement de l’École, Le Colonel de BELLEFON est nommé Général de Brigade et est élevé à la dignité de Commandeur de la Légion d’honneur.

 Saumur à Tarbes 5

      

GAL MERIC de BELLEFON Tarbes 3

GAL MERIC de BELLEFON Tarbes 1

 

 

 

 

 

 

 

 

 

    

Saumur à Tarbes 4

 

Le 10 janvier 1942, une émouvante cérémonie a lieu devant le Monument aux Morts, place de Verdun à Tarbes. Devant une très nombreuse assistance, entouré des 26 Étendards de Régiments de Cavalerie dissous dont l’École a la garde, le Général de  BELLEFON dépose une palme au pied du Monument, pendant que la fanfare du 2ème Régiment de Hussards, dont le Quartier est également à Tarbes, fait entendre la sonnerie : « À l’Étendard ». Puis un défilé suit vers le Quartier Soult où sont déposés ces précieux emblèmes.

 

Saumur Tarbes

Remise des Étendards de 26 Régiments de Cavalerie dissous en dépôt à Tarbes.

 

Le vendredi 19 Juin 1942, vers 16 heures 30, le Général de Corps d’Armée Eugène BRIDOUX, Secrétaire d’Etat à la Guerre du Gouvernement de Vichy, brillant cavalier et ancien Commandant de l’École de Cavalerie en 1938, vient assister à la commémoration du 2ème anniversaire des combats de Saumur de Juin 1940. Il y est reçu par le Général BÉRARD. Le lendemain, il passe les élèves en revue et remet quelques décorations, puis il va déposer une gerbe de fleurs au Monument aux Morts de Tarbes. Enfin, en fin de matinée, il assiste à la messe célébrée sur le parvis de la  cathédrale.

Saumur à Tarbes 1942 inspection

Le Général BRIDOUX passe en revue.

 

L'Amiral François DARLAN, Commandant en Chef des Forces Militaires, vient à Tarbes visiter les nouvelles installations de l'École de Cavalerie le 1er juillet 1942, et passe en revue les détachements de la garnison de Tarbes sur terrain de l'Échez, entouré des Généraux BÉRARD, LACAILLE et CHAUDESSOLES et autres personalités locales.

Cette École de Cavalerie repliée d’abord à Nohic, puis à Tarbes, est dissoute suite à l’invasion de la zone libre par les troupes allemandes le 11 novembre 1942 par réaction au débarquement allié en Afrique du Nord et à la démobilisation de l’Armée d’Armistice le 27 novembre 1942.

 

novembre 1942 ligne démarcation

Des unités allemands franchissent la ligne de démarcation

 

Il faudra attendre le début de 1945 pour que l’École d’Application de l’Arme Blindée et de la Cavalerie, sa nouvelle appellation, sous les Commandements du Colonel PRECLAIRE, puis du Colonel LECOQ, renaisse enfin de ses cendres et commence l'instruction à ses 1200 élèves...

En 1947, l'École de Cavalerie sera Commandée par le Général Paul GIROT de LANGLADE, l'ancien premier Chef de Corps du 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique. Cette même année, le Chef d'Escadrons André GRIBIUS, l'ancien Capitaine du 2ème Escadron, en dirigera l'instruction.

 

(1) Futurs Officiers au 12ème Régiment de Chasseurs d’Afrique.

 

Sources :

Robert O. PAXTON « L’Armée de Vichy, le Corps des Officiers français 1940-1944 » Taillandier, 2004.

Raymond SEREAU «  L’Armée de l’Armistice » Nouvelles Editions Latines.1961

Archives Militaires

 

Le Cinéma de l'Armée de Vichy :

http://archives.ecpad.fr/le-cinema-de-larmee-de-vichy-1941-1942/

 voir à 6‘ du film

 

Annexe 1 :

Composition de la Brigade d’Élèves Officiers d’Active admis à l’École de Cavalerie de Saumur le 20 Septembre 1939, sortis Aspirants le 20 décembre 1939 qui, pour la plupart, sont revenus à Tarbes en Octobre 1940 :

AUBRY de la NOE Jacques

BAILLOU Jean

de BANES GARDONNE Pierre 

BARREAU François

BAUDOIN Arsène

BAY Guy

BERTAUD du CHAZEAU Edmond

BERTHET Georges

BOULLAND Henri

BOUSCHBACHER Herbert

BOUSQUET Pierre

BREMON Christian

BROWN de COLSTOUN Edouard

CADIC Pierre

CADIS Robert

CANEPA Alfred

CERONI Marcel

CHALVET BAUNY de RECY Antoine

CHASSIN de KERGOMMEAUX Jacques

CHAUME René

CHEVALLIER René

COLIN Pierre

COLLIERE André

COLTEAU François

CORNET Maurice

COULY Roger

DECELLE Henri

DEFER René

DELAVENNE Roger

DELONG Edgar

DONOT Jean

DU BELLAY Miron

DUCHEMIN Jacques

DUCHESNE Guy

EVRAD Georges

FABRE Gabriel

FONTAINE Charles

FROIS Michel

GIRAULT Franck

GOBERT François

GOUDEAU André

GUIDICELLI  Yvan

JACQUINOT de PRESLE Louis

JOLIBOIS Yves

JOUANNIC André

KOLTE Arcadius

de La TAILLE-TRETINVILLE Maurice

LE DUC Jean

LEGER Paul

LEMOINE René

LE VAVASSEUR-BAUDRY Jean

LEYER Narcisse

LOISELEUR Achille

LONCLE de FORVILLE Paul

LORGEOUX Georges

LOSITSKY Paul

MARTIN-DEIDIER Michel

MASSA Pierre

MASSON Pierre

MAYOR René

MICHEL André

MICHON Hubert

MILBERT Jean

MILLIOT Louis

MONNOT Roger

MOURRIERAS Louis

NAVARRO Auguste

NEDVEUX Pierre

NIGAUD Gabriel

OSSENT Edouard

PASQUET Jean

PASTEUR Jean

PATRICOT Hubert

PELLETIER Roger

PERRIER Michel

PESTEL Francis

PETIT Bernard

PHILIPPOT Emile

de PIEDOUE d’HERITOT Henri

PIRAND Jacques

POUSSIN Romain

PROUST Ernest

RACINE Jean

RASSOUX André

RAUGEL Jean

RENAUD Pierre

RIGOLLET

RIVES Roger

de ROTON Marie

SABATIER Edmond

SABOURET GARAT de NEDDE Georges

de SAINT-JULIEN James

SAINT-OLIVE André

SALUDEN Pierre

TAVERNIER Pierre

THIBAULT de la CARTE de la FERTE SENECTERE Jacques

TOUSSAINT Guy

TRIVERIO Félix

VERANDET Emile

VIGNON François

VILLALONGA Roland

ZAGRODSKI Michel

 

Annexe 2 :

Journal Officiel du 21 juin 1936 annonçant le recrutement "Cavalerie" pour l'École de Saumur :

JO CANEPA copie

 

 Annexe 3 :

Cachets sur lettres "École d'Application de Cavalerie" expédiées de Nohic les 7 juillet et 13 août 1940.

nohic 7 juillet 1940 1

NOHIC 13 08 1940

 

 

 

 

 

 

                                                                                    et de Tarbes le 6 juillet 1942

Tarbes EA Saumur

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec tous nos remerciements à Madame Pascale MICHON, petite fille du Colonel François Marie Charles MICHON, qui nous a confié quelques photos afin d'enrichir ce blog. Nous recommandons vivement sa biographie éditée par les éditions LAMARQUE.  

Colonel MICHON 1

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Un autre livre qui concerne le 13ème Escadron de Cavalerie, très complet et bien documenté avec de nombreuses photos. Le Capitaine Alban d'ANDOQUE de SÉRIEGE deviendra en juillet 1946 Commandant en second du 12ème Régiment de Chasseurs d'Afrique.

Livre 13ème Escadron

Pour commander : amis13erd@orange.fr

 

 

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Le dernier des cadets de Saumur est mort

Le chef d’escadrons Yves Raynaud est décédé à 104 ans, le 29 août 2023. Il était le dernier des élèves-officiers de l’École de cavalerie qui avaient résisté aux Allemands les 18-20 juin 1940, retardant le franchissement de la Loire.

 

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Avec tous nos remerciements à la Famille du Capitaine CANEPA pour le prêt de très belles photos..

 

  *

Ndlr : Si vous détenez des documents, des photos, des informations sur ce sujet susceptibles d'enrichir cet article, merci d'écrire à son rédacteur :

auboin.claude@wanadoo.fr

 

 

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